En, Sur, et Face | Brice Ammar-Khodja
En, Sur et Face, Ars Electronica, Garden exhibition, Imprint, 2023. Photo : Brice Ammar-Khodja
Réalisé à l’aide du logiciel Ossia Score
Du 6 septembre au 3 octobre 2024
Vernissage le 6 septembre – 17h
dans le cadre de la rentrée de Gaspé
En, Sur, et Face est une installation qui explore la présence imperceptible de contaminants métalliques et de résidus magnétiques dans les sols urbains. Ce projet de recherche-création s’ancre au cœur d’une étude de terrain menée entre 2021 et 2024 au Champ des Possibles, un site postindustriel montréalais successivement devenu carrière d’extraction, dépotoir, gare de triage et finalement espace naturel non réhabilité. Dans ce contexte, le projet s’est intéressé aux dynamiques de coexistence entre les communautés humaines et plus qu’humaines dans des milieux urbains contaminés. À travers le déploiement d’interventions in situ menées avec les communautés locales, l’objectif était d’expérimenter de nouvelles formes de visualisation sensorielles de la contamination des sols par l’art et le design.
En, Sur, et Face cherche à rematérialiser et relocaliser les éléments socio-matériels et environnementaux des interventions réalisées au Champ des Possibles dans un cadre de galerie. En tant qu’expérience documentaire augmentée, l’installation offre un parcours multisensoriel orchestré par l’agencement de matières collectées sur le site ainsi que de documentations audiovisuelles du processus de recherche. L’installation se compose de tubes contenant des résidus métalliques, disposés autour d’une surface de terre sur laquelle se confondent des projections de paysages contaminés. Chaque tube, équipé d’un système générant des champs magnétiques, anime les matériaux collectés, tandis qu’un dispositif sonore intégré capte et amplifie les murmures des résidus en mouvement. Un dispositif olfactif, alternant entre des fragrances métalliques, ozoniques et terreuses, forge un lien sensoriel avec les polluants métalliques du site, soulignant l’existence invisible, mais tangible de ces matériaux. Ensemble, ces éléments participent à la retranscription et à la réinterprétation des données de recherche en une archive active et dynamique.
La proximité du Centre d’artistes perte de Signal avec le site du Champ des Possibles permet ainsi d’établir une connexion et un ancrage situés entre le travail de recherche et sa restitution sous forme d’installation artistique. Cette expérience esthétique pourra-t-elle transformer la manière dont le public perçoit le Champ des Possibles et plus globalement les enjeux de contamination métallique des sols en milieux urbains ?
Crédits
Avec la collaboration de Jean-Michaël Celerier
Concept, design, et réalisation : Brice Ammar-Khodja
Développement logiciel et programmation : Jean-Michaël Celerier
Soutien
En, sur et face a reçu le soutien de la Chaire de Recherche du Canada sur les collectivités et les villes intelligentes, durables et résilientes à l’Université Concordia, de la Chaire de Recherche de l’Université Concordia en Pratiques Critiques en Matériaux et Matérialité, du Fond de Recherche du Québec – Société et Culture (FRQSC), du réseau de recherche-création en arts, cultures et technologies Hexagram, de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris – PSL University, de la Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques (ADAGP), du Speculatif Life Biolab au Milieux Institute for arts, culture and technology à l’Université Concordia ainsi que de l’aide précieuse et du suivit continue de l’association citoyenne les Amis du Champ des Possibles.
Biographie
Brice Ammar-Khodja
Brice Ammar-Khodja est un artiste et designer basé entre Montréal et Paris. Son travail explore les interconnexions socio-environnementales et politiques liées à la pollution urbaine. Dans sa démarche artistique, il cherche à mettre en dialogue activité de la matière, matériaux résiduelles et lieux urbains post-industriels afin d’examiner les enjeux esthétiques, sensoriels et symboliques de l’invisibilité de la pollution et de ses modes de perception. Pour cela, il développe des installations multisensorielles et des interventions situées afin d’interpeller le public sur ces enjeux critiques.
Dans ce cadre, il collabore avec plusieurs laboratoires et groupes de recherche tels que Reflective Interaction (EnsadLab – PSL University), la Chaire in Critical Practice in Materials and Materiality (Concordia University), le Centre for Sensory Studies (Concordia University), et la Canada Excellence Research Chair in Smart, Sustainable and Resilient Communities and Cities (Concordia University).
Diplômé de la Haute École des Arts du Rhin, il poursuit actuellement une thèse en co-supervision entre l’Université Concordia à Montréal (INDIVIDUALIZED PROGRAM) et le laboratoire de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs à Paris – Université PSL (Programme Science, Art, Création, Recherche).
Brice enseigne également les arts numériques et le design. Co-directeur de la revue de typographie Pied de Mouche, il développe des ateliers et des outils pédagogiques pour le grand public.
Ses œuvres ont été exposées dans des expositions individuelles et collectives à l’international, y compris à Ars Electronica (Linz), Centre Georges Pompidou (Paris), Biennale internationale du Design (Saint-Étienne), Dalan Art Gallery (Erevan), Mutek (Montréal), Union Française (Montréal), Cité internationale des Arts (Paris), V2_Institute for Unstable Media (Rotterdam), Musée historique de la Ville de Strasbourg (Strasbourg), Modulab (Metz), Institut de Science des Matériaux (Mulhouse), Centre européen d’actions artistiques contemporaines (Strasbourg), Bibliothèque Médiathèque Grand’rue (Mulhouse).
Jean-Michaël Celerier
Jean-Michaël s’intéresse à l’art, au code, à l’informatique musicale et au contrôle de spectacles interactifs. Il a étudié l’ingénierie logicielle, l’informatique et les technologies multimédias à Bordeaux, et a obtenu son doctorat sur le thème de la création de médias temporels en 2018. Il développe et entretient une gamme de logiciels libres et open-source utilisés pour la programmation créative, l’art numérique et intermédia, qu’il exploite dans diverses installations et œuvres. Il dirige le développement technologique à la Société des Arts Technologiques. Une part importante de son travail concerne la plateforme ossia, dont il est le principal développeur. Il aime organiser des événements centrés sur la programmation et l’art médiatique. Il possède une riche expérience d’enseignement dans divers langages de programmation créative (PureData, Processing, OpenFrameworks, etc.) qu’il transmet à des étudiants en informatique, son et design graphique.